Méthode EurevalRadio

Méthode de travail du groupe EurEvalRadio

Télécharger le questionnaire 1ère version, 36 questions

Télécharger le questionnaire 2ème version, 16 questions

Une réflexion

Un constat :

L’usage du livret de compétences dans sa version initiale a révélé un sentiment unanime des usagers, porteurs de livret ou dirigeants de radios : « très riche comme document…. mais peut-être trop riche ! »

1. Il apparait que la globalité du livret intégrant 199 items :

  • demande trop de temps pour être instruit dans une démarche d’autoévaluation
  • demande trop de temps dans le dialogue entre porteur et dirigeant devant valider les compétences (moyenne de 1h30 à 2h00)
  • amène le sentiment de doublons dans des formulations de compétences
  • semble parfois difficilement compréhensible pour identifier exactement ce que recouvre la formulation de la compétenceCette lourdeur est un effet collatéral de l’analyse extrêmement fine de l’ensemble des compétences, voire de la dissociation des savoir, savoir-faire ou savoir-être à l’intérieur d’une compétence. Mais paradoxalement, de ce fait les usagers reconnaissent unanimement que cette présentation des compétences est utile pour un repérage personnel dans le cadre de son activité et pour se fixer des objectifs personnels ou d’équipe. Bref un très bon outil de prospective, plus qu’un très bon outil de bilan.

2. Il a été considéré qu’établir une hiérarchie de validation sur 5 niveaux était trop large et que les nuances entre le niveau 4 et le niveau 5 étaient ténues. C’est pourquoi il a été décidé de réduire la grille d’évaluation à 4 niveaux.

3. Il a été relevé comme des redondances entre certains items. Le découpage en deux parties différentes pour aller vers une synthèse cohérente des compétences a posé un autre souci. Ces deux parties en cohérence étaient les suivantes :

Une évaluation à partir de compétences dans une présentation selon les huit grandes compétences européennes :

  • Langue maternelle
  • Langue étrangère
  • Mathématiques et compétences en sciences et technologies
  • Numérique
  • Apprendre à Apprendre
  • Compétences sociales et civiques
  • Esprit d’initiative et d’entreprise
  • Sensibilité et expression culturelle

Une évaluation selon trois grandes compétences :

  • Personnelles
  • Sociales et civiques
  • Compétences liées spécifiquement à la pratique radiophoniqueLe plus souvent les usagers ont tout utilisé : dans ce cas ils ont buté sur des redondances évidentes entre les deux systèmes principalement sur les compétences personnelles, sociales et civiques. Dans l’idée il était suggéré de prendre en référence l’un des systèmes ou l’autre. Quant aux compétences liées à la pratique radiophonique, on les retrouve disséminées dans les huit compétences européennes.

Que faire ?

Le groupe EurEvalRadio a donc fait le constat de ces éléments et a cherché à faire évoluer l’outil pour un usage plus simple et donc plus performant par rapport aux objectifs de l’outil

  • Faire valider et, en quelque sorte, certifier les compétences
  • Permettre à une tierce personne (employeur ou responsable d’une autre structure, à proximité ou ailleurs en Europe, voire dans un autre secteur d’activité) de bien lire et comprendre ces compétences au profit de l’insertion sociale ou professionnelle du porteur du livret.

La question fondamentale qui avait motivé la formation du consortium européen EurEvalRadio était surtout la fiabilité de l’évaluation validée par des dirigeants. En effet, nous étions convaincus qu’il fallait pousser l’analyse sur les trois composantes, trois variables, de la reconnaissance d’une compétence :

  • L’activité en elle-même (savoir, savoir procédural, savoir-faire, savoir-être, savoir-agir)
  • La personne qui effectue l’activité
  • La personne qui valide

Concernant l’activité, trois interrogations nous paraissaient légitimes :

Qu’est ce qui relève du :

  • Savoir (connaissances théoriques importantes, utiles, indispensables)
  • Savoir procédural (connaissances des méthodes pour envisager la réalisation de l’action sans pour autant la mener matériellement)
    • Savoir-faire (capacité à mettre en œuvre une procédure de réalisation, mener une action)
    • Savoir-être (capacité à avoir un comportement adapté dans l’action et dans la relation aux autres)
    • Savoir-agir (capacité à réagir, s’adapter, innover, prendre des initiatives atypiques, contredire l’habitude et la règle si elles sont inopérantes, dans des situations imprévues)

Comment évaluer avec justesse, dans des contours parfois incertains entre ces cinq formes de savoirs ?

Dans quel contexte, l’action puis l’évaluation ont elles été menées : avec quels moyens, quel accompagnement, quel objectif personnel ou collectif, quels objectifs pour la structure ou la communauté, etc….. ?

Concernant la personne, une interrogation importante:

  • Qui est-elle dans sa personnalité et son vécu, dans son cursus scolaire, social, professionnel ? Donc la question dans une évaluation est non plus seulement celle du niveau atteint, mais de l’évolution.

Concernant la personne qui valide :

  • C’est là que nous était apparu le point le plus faible du dispositif : en effet chacun sait que l’action d’évaluation n’est jamais une opération neutre, même si on affirme vouloir faire preuve de la plus ferme objectivité. Si on veut créer la confiance chez celui qui prendra connaissance seulement par le livret des compétences d’une personne qui lui présente, il faut qu’il sache qui est la personne qui a validé une compétence. Et pour cela il faut avoir des outils pour comprendre sur quelles valeurs, quelles pratiques, quelle références locales ou thématiques la personne qui valide a fait le choix d’accorder un niveau 1, 2, 3 ou 4

C’est sur ce dernier point que nous avons décidé de porter nos travaux. En effet si les radios associatives se caractérisent par un statut, un attachement à des valeurs (respect des droits humains, diversité, droit à la parole médiatique de celles et ceux qui en sont exclus), elles sont surtout très diverses

  • En zone urbaine, banlieue ou espace rural
  • Culturelles ou dédiées au divertissement
  • Ciblant un public jeune ou âgé
  • Ciblant un public généraliste sur un territoire ou une communauté particulière
  • Ayant des couleurs musicales ciblées, variées ou généralistes
  • Ecoutées par des millions d’auditeurs ou quelques centaines
  • Disposant d’un équipement obsolète ou moderne
  • Fonctionnant de façon “intuitive” ou hyper-structurée en administration ou programmation
  • Composées d’équipes jeunes, âgées ou intergénérationnelles
  • Soutenues moralement ou financièrement, sur leur Territoire, localement ou nationalement
  • Selon les pays…..

L’évaluation qui émane de tous ces contextes variés est d’une subjectivité « naturelle » et quasi-illisible ailleurs. L’objectif a donc été de repérer ce qui amène de la subjectivité dans l’acte d’évaluation et d’identifier dans les différents contextes ce qui fait dire :

  • D’une radio, qu’elle est de qualité
  • D’une action réalisée par un bénévole dans la radio (par exemple une émission), qu’elle est de qualité.
  • Des compétences considérées acquises ou démontrées par le bénévole qu’elles sont d’un certain niveau

C’est ce qui a conduit à penser qu’il fallait construire un « Guide-référentiel européen d’indicateurs qualitatifs pertinents et harmonisés pour une évaluation lisible, utile et reconnue des compétences acquises formellement, informellement ou non-formellement par les bénévoles en activité radiophonique», complément indispensable au livret de compétences pour en renforcer le sens et la portée.

Nous avons donc travaillé sur un protocole méthodologique et des fiches-type pour des enquêtes menées auprès de radios par chaque partenaire dans son pays ou lors de visites de partenaires d’autres pays. Deux stages ciblés sur des spécificités ont été organisés (radio, bénévolat, handicap, ruralité / radio et inclusion sociale pour les jeunes en difficulté en zone urbaine).

Des réunions de travail

  • Paris : Janvier 2015
  • Ljubljana : février 2015
  • Florence : septembre 2015
  • Madrid : Mars 2016
  • Dublin : Mai 2016
  • Vienne : Juin 2016

Ces réunions ont travaillé sur :

  • Le concept même de l’action d’évaluation
  • Le bien-fondé (ou non) de mettre en forme une typologie des radios associatives et communautaires en Europe
  • Un questionnaire d’enquête pour identifier sur un panel d’au moins 30 radios ce qui faisait leur éventuelle spécificité
  • Les critères et indicateurs pertinents pour évaluer sa radio, une émission, un acteur bénévole de la radio en termes de compétences,
  • Le repérage des critères et indicateurs partagés par tous ou propres aux différents types de radios
  • La simplification et la mise à jour du Livret Européen de compétences des bénévoles

Des actions de formation et d’échanges de pratiques

Sillé-le-Guillaume : Novembre 2015

Cette action de formation et d’échanges de constats et bonnes pratiques a abordé deux angles spécifiques par rapport à la problématique d’évaluation :

  • les radios et leurs actions en direction et avec les personnes en situation de handicap. Ce volet a été conduit par des formateurs irlandais. Témoignages d’expériences, présentation de guides de formation, ateliers reproduisant des situations de formation, analyse de ces situations, réflexion sur l’évaluation positive, intervention de témoins extérieurs (association locale de sport partagé)
  • Les radios dans les contextes de ruralité. Ce volet a été conduit par des formateurs français et a reposé sur la rencontre de terrain de plusieurs radios rurales différentes par leur histoire, leurs financements, leur vocation, leurs cibles (visite des locaux, rencontres de dirigeants, de personnels et de bénévoles, regard aussi sur l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite). L’action s’est terminée à Rennes, à l’Hôtel de Région, par une importante table ronde en plénière sur radio et handicap, puis échange avec les représentants des radios françaises et une rencontre avec une radio urbaine.

Vienne : Janvier 2016

Cette action de formation et d’échanges de constats et bonnes pratiques a abordé trois angles spécifiques par rapport à la problématique d’évaluation :

  • Les radios urbaines avec l’implication de la jeunesse
  • Les actions dans les radios en direction des jeunes décrocheurs
  • Les radios travaillant avec des communautés immigrées et jouant en rôle face à la crise présente sur l’accueil des migrants. La question de l’évaluation a été aussi abordée avec des experts Sur le terrain, il y a eu des visites de radios urbaines à Vienne et d’une télévision communautaire.